Si Paris reste la capitale des biens de très haut de gamme, la province, de la côte basque jusqu’à Lille, attire les acquéreurs fortunés. 
La France est bel et bien le pays de l’immobilier de luxe. Après la crise sanitaire, le marché est en forme : en un an, le prix des biens de prestige a augmenté de 1,9 % selon Belles Demeures, le site du groupe ­SeLoger spécialisé dans le très haut de gamme. Une hausse portée par le prix des maisons, qui a progressé de 14 %, preuve que, même dans ce secteur, les futurs acquéreurs cherchent avant tout plus d’espace intérieur et extérieur, après les périodes de confinement.

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Paris et l’Ouest francilien restent les moteurs de ce marché, où hôtels particuliers, villas et appartements traversants séduisent aussi bien les Français que les étrangers, de retour sur le territoire ces derniers mois. « Nous observons une explosion des ventes au-delà de 3 millions d’euros, confirme Nicolas Pettex-Muffat, directeur général du groupe Daniel Féau et Belles Demeures de France. Nos ventes ont augmenté de 180 % en deux ans. » Ce phénomène est aussi visible dans les Yvelines et les Hauts-de-Seine, où les prix grimpent de 18,6 % et 7,6 %. L’expert y voit une raison : l’école. « Il y a une volonté claire des acquéreurs de choisir des biens à proximité des écoles privées de prestige, que l’on retrouve à Saint-Cloud, Versailles ou Saint-Germain-en-Laye. »

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Si la capitale reflète l’attractivité de la France à l’international, les Régions françaises n’ont pas à rougir. À commencer par la façade atlantique : les biens de luxe voient leur prix augmenter de 29 % en Bretagne, à près de 5 000 euros le mètre carré en moyenne, et de 28 % sur les côtes de la Nouvelle-­Aquitaine, à 5 400 euros. « Ces Régions sont les grandes gagnantes au sortir de la crise sanitaire », confirme ­Thibault de Saint Vincent, président de Barnes. « C’est devenu la Californie française », appuie Laurent Demeure, président du réseau d’agences Coldwell ­Banker, en faisant référence à Biarritz. Cette ville « a porté le marché français pendant le Covid, jusqu’à remplacer Paris », estime le dirigeant : « Nous avons vendu des maisons proches du centre-ville jusqu’à 3 millions d’euros. » Plus au nord, le bassin d’Arcachon, déjà prisé depuis des années par les acheteurs fortunés, voit sa popularité encore grimper. « Des maisons qui se vendaient 2 millions d’euros partent aujourd’hui facilement à 3 millions, avec des prix qui peuvent atteindre 45 000 euros le mètre carré pour des biens en première ligne sur le bassin », détaille Thibault de Saint Vincent.

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Connues des amateurs du luxe, les stations savoyardes continuent elles aussi d’attirer. « On ne parle plus seulement de stations de sport d’hiver, elles sont devenues des lieux où l’on peut vivre toute l’année, juge Frank Sylvaire, président de plusieurs agences Sotheby’s. À Megève, par exemple, on voit maintenant les mêmes grandes enseignes de restaurants qu’à Paris ou Saint‑­Tropez. » Le soleil du Sud et la mer ­Méditerranée, eux, séduisent toujours autant. Le prix des biens en Provence et sur la Côte d’Azur croît de 23 % et 10 %. « L’inventaire de biens en vente a fondu comme neige au soleil, confirme Nicolas Pettex-Muffat. Les Parisiens qui viennent acheter leur résidence secondaire entrent en concurrence avec les bourgeois du Sud. »

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Évolution du prix au m2 des maisons de luxe, sur deux ans.
Au-delà des Régions reconnues dans le milieu, certains lieux plus inattendus se démarquent. C’est le cas, par exemple, de Lille et de sa périphérie. « De plus en plus de Parisiens achètent à Lille, explique Sébastien Kuperfis, président de Junot immobilier, qui vient d’ouvrir une agence dans la capitale des Flandres. Dans le Vieux-Lille, des biens partent à 6 000 euros le mètre carré. À ce prix-là, on peut considérer que c’est du luxe. » Plus atypiques, les propriétés en campagne, dans le Languedoc, les Alpilles ou l’arrière-pays varois, rencontrent un nouveau public. Certains acquéreurs quittent les grandes villes pour développer une activité autour de leur nouvelle propriété, comme l’œnotourisme. « Nous multiplions les ventes de domaines autour de vignobles, de lieux de chasse, de terrains agricoles, remarque Thibault de Saint Vincent. En Sologne, une région prisée des chasseurs, nous vendons certaines propriétés jusqu’à 10 ­millions d’euros. »
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