La grosse réserve des maisons à Paris qui sont en majorité d’anciens lotissements, se trouve dans le XIIIe (cité Florale, place de l’abbé Henocque et rue des peupliers), le XIVe (villa Seurat et autour du parc Montsouris), le XIXe (rue de la Mouzaïa) et le XXe (la Campagne à Paris) », observe Emmanuel de Poulpiquet, responsable de l’agence Féau Marais qui a aussi travaillé rive gauche. L’idée de dénicher une maison dans le Marais, fait sourire ce professionnel : « On les compte sur les doigts d’une main ! »
D’après le site Meilleursagents.com, 130 à 150 maisons changent de propriétaire chaque année dans la capitale. Ce chiffre résume à lui seul la pauvreté de l’offre en matière d’habitat individuel. Résultat, « il y a tellement peu de biens à vendre que les acquéreurs paient la rareté », constate Margot Schwarz, commerciale à l’agence Connexion du 192, rue de Tolbiac (XIIIe).
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Sur ce micromarché, les prix s’envolent comme à la Cité florale où la cote des petites maisons dépasse allègrement les 10 000 euros le m2 (lire ci-dessous). Selon Meilleursagents.com, le plus gros lotissement de maisons se trouve dans le XIXe où la rue de la Mouzaïa représente 3,4 % des logements du quartier Amérique. La cité Florale qui regroupe 2,4 % des appartements du secteur Maison Blanche, arrive sur la deuxième marche du podium. En troisième position, les maisons (dont quelques-unes Art déco) des abords du parc Montsouris concentrent 2,1 % des logements de ce quartier.
A l’autre bout de l’échelle, c’est dans le secteur de la Salpêtrière (XIIIe) que les maisons sont les plus rares puisqu’elles ne représentent que 0,2 % des appartements dans cette zone.
« Pour vivre heureux, vivons cachés ! » Telle semble être la devise des habitants de la Cité florale, une enclave triangulaire au sud-ouest du XIIIe arrondissement délimitée par les rues Auguste Lançon, Brillat-Savarin et Boussingaut. Un havre de paix constitué de petites maisons ouvrières construites à la fin des années 1920 sur une zone qui était souvent inondée par la Bièvre, d’où l’impossibilité d’y construire des immeubles.
Ceint de barres et de tours dont l’architecture typique des années 1960 et 70 renforce par contraste l’attrait singulier de la cité, ce microquartier est irrigué par une demi-douzaine de rues pavées portant toutes des noms de fleurs : rue des Liserons, des Orchidées, des Glycines, des Volubilis, des Iris, des Mimosas…
Sont-ce les façades dont certaines sont mangées par la glycine ou la vigne vierge? Le style Art déco qui distingue certaines maisons, mitoyennes ou traversantes, sans parler des ferronneries très stylisées qui ornent balcons et fenêtres? Ou encore les petits jardins ou simplement les grandes plantes en pot qui agrémentent certaines bâtisses? Toujours est-il que l’ensemble dégage un charme bucolique rare dans la capitale.
A l’instar de Jose, 88 ans, arrivé d’Espagne en 1956 et installé rue des Iris avec son épouse depuis 52 ans, la plupart des habitants interrogés ont recours à la même image lorsqu’ils évoquent leur cadre de vie : « Ici, c’est comme un petit village dans Paris ! » La « maison du bonheur », comme dit sa femme, ils l’ont achetée en 1967 pour la somme de… « 45 000 francs ! » se souvient l’octogénaire.
Depuis, les prix se sont envolés. Le baromètre de meilleursagents.com en atteste qui évalue le prix moyen des maisons de la cité Florale à 10 465 euros le m2. Un chiffre à prendre avec circonspection : « Ce type de biens ne s’évalue pas comme un appartement », observe-t-on à l’agence Century 21 du 241, rue de Tolbiac (XIIIe) qui a vendu cette année à une famille de retour en France, une maison de 100 m2 située villa Daviel (XIIIe) à 1 million d’euros, « avec 200 000 euros de travaux à la clé ». Avant d’indiquer les principaux critères qui, au-delà de la surface, permettent d’en fixer la valeur : présence d’un jardin, d’une terrasse, d’un sous-sol aménageable ou de combles, luminosité, nombre d’étages…
A la cité Florale, les transactions sont d’autant plus rares que les propriétaires y restent souvent plusieurs décennies. Certaines demeures se transmettent aussi d’une génération à l’autre ou entre frères et sœurs… Et comme chacun connaît son voisin, nombre de ventes se font par le bouche-à-oreille. Autant de facteurs qui expliquent la rareté des offres chez les professionnels du secteur : parmi les trois agences immobilières interrogées, aucune ne dispose actuellement d’une maison à vendre dans l’une ou l’autre de ces petites rues fleuries.
Sous couvert d’anonymat, un agent immobilier confie toutefois : « Je suis en train de vendre à un jeune couple du XIIIe une maison de 65 m2 sans jardin pour 875 000 euros (NDLR : soit 13 461 euros le m2). La promesse de vente doit être signée prochainement ». Quant à l’actuelle propriétaire, elle s’apprête à quitter la villa Florale pour partir vivre sur une île très chic en Charente-Maritime… »
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