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Des prix et des ventes qui atteignent des sommets avec de nouvelles attentes et de nouvelles clientèles… L’année de tous les records est aussi celle du changement.
Par Jean-Bernard Litzler
Mis à jour le
Publié le
Après une année 2020 qui a fait bien mieux que limiter les dégâts, 2022 s’est révélée exceptionnelle en tout point pour les principaux réseaux d’agences immobilières haut de gamme. Voici les tendances qui se sont dégagées.
1. Des ventes et des prix records
Du côté de Daniel Féau, l’enseigne revendique un bond de près de 40% de son volume de ventes entre 2019 et 2021 sur Paris et Neuilly-sur-Seine avec notamment des ventes à plus de 3 millions d’euros qui ont plus que doublé. «C’est vraiment l’année qui a battu tous les records, se félicite de son côté Alexander Kraft, PDG de Sotheby’s International Realty France. 2020 était déjà une très bonne année, ce développement continue en pleine force en 2021, et ça continue même jusqu’à aujourd’hui.». Comme ses concurrents, l’agence a largement battu son record de transactions en France l’an dernier: +42% en un an. Du côté d’Emile Garcin, on affiche même un bond du chiffre d’affaires de 60% sur le secteur Provence avec des prix de vente en hausse de 10 à 15%. «En examinant nos chiffres depuis 2017, je me rends compte qu’il y a une progression uniforme de 15% par an, note de son côté Richard Tzipine, directeur général de Barnes. Les superbes performances de 2021 ont permis de lisser complètement le creux de 2020.»
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2. Beaucoup de vert et pas mal de bleu
Le principal moteur de la fièvre immobilière qui a frappé le luxe comme le marché grand public reste la recherche de verdure et d’espace. «Les clients sont à la recherche d’espaces verts, de terrasses, de jardins, et lorsqu’ils sont dans les grandes villes, ils vont dans la périphérie. C’est pour cela que les Hauts-de-Seine et les Yvelines ont clairement explosé au niveau des ventes de maisons et des ventes d’appartements avec terrasse», souligne Thibault de Saint-Vincent. Et chez Daniel Féau, le nombre des ventes de maisons et d’hôtels particuliers avec jardin a presque triplé en deux ans et les ventes en général sont portées par les grandes surfaces habitables, supérieures à 200 voire 300 m².
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Pour s’éloigner plus franchement de la capitale, de nombreux acheteurs se sont tournés vers la campagne voire vers la Normandie et la façade Atlantique. Barnes observe ainsi que les ventes et les prix ont «explosé» sur la côte atlantique, la côte basque ou à Deauville, avec des propriétés parties pour 3, 5 ou même 10 millions d’euros. Par ailleurs, son département «Propriétés et châteaux» de l’agence, plutôt centré sur la campagne, a aussi «clairement repris des couleurs». «Nous avons réalisé cette année beaucoup plus de ventes entre 5 et 10 millions d’euros que les années précédentes, y compris en province, souligne de son côté Alexander Kraft pour Sotheby’s. Nous observons la plus importante augmentation de budget en province depuis plusieurs années, avec des ventes records dans toutes les régions.» Si la campagne a la cote, les destinations littorales classiques tournent à plein de la Côte d’Azur à la Corse en passant par le sud-ouest et la Bretagne.
.3. Paris tire son épingle du jeu malgré tout
Délaissée, la capitale? Pas tant que ça. Si la modération, voire la baisse, des prix est incontestable sur les biens les moins recherchés, le luxe se porte bien y compris à Paris. Chez Féau, on a ainsi enregistré un prix moyen au m² de 16.724 € pour les ventes de 2 à 4 millions et même de 20.729 € pour les biens dépassant cette barre. De son côté, Barnes qui vient de publier son City Index 2021 recensant les villes préférées des ultra-fortunés, place cette année la capitale française devant Londres (elle était derrière l’an passé).«Après avoir maintenu le cap pendant une année 2020 de tous les risques, la Ville Lumière a prouvé sa valeur refuge, faisant de 2021 une année record, avec des hausses de 5 à 10 % pour les biens de qualité situés en étage élevé dans de beaux immeubles de standing et pour les biens avec terrasses et jardin», souligne Thibault de Saint-Vincent, président de Barnes.
4. Les Français mènent la danse
Chez Daniel Féau, on a noté que le marché parisien autour de 1 à 2 millions d’euros a connu une relative stabilité, alors que les transactions à plus de 3 millions, celles où les étrangers sont traditionnellement très présents, ont connu une forte poussée. De quoi permettre à ce réseau de conclure: «Sur ce segment du luxe, les Français se sont donc plus que substitués aux acheteurs internationaux.» En France, ce sont encore les Français qui portent le marché, assure de son côté Alexander Kraft pour Sotheby’s. Les étrangers «sont prêts à acheter, mais évidemment il n’y a pas beaucoup de gens prêts à acheter sans avoir visité le bien», explique-t-il, estimant entre 90 et 95% la part de Français parmi ses clients l’an dernier, contre environ 50% en temps normal.
5. Des écarts qui se creusent
C’est le propre des marchés qui commencent à s’assagir: les écarts de prix se font de plus en plus importants entre les biens impeccables, sans défaut majeur, et ceux, même de luxe, sans terrasse ni jardin, ou situés à un étage bas, ou avec des travaux à faire. «Les prix des biens plus classiques et/ou avec défauts stagnent, voire reculent légèrement, confirme Alexander Kraft, PDG de Sotheby’s International Realty France – Monaco. À Paris aussi, les prix des habitations vraiment exceptionnelles sont stables mais les acheteurs ont tendance à d’avantage négocier pour des biens plus classiques ou avec défauts. Les appartements dont les propriétaires ont du mal à ajouter les prix au marché restent sur le marché.»
Même constant chez Emile Garcin qui note que les biens sombres, en étage bas, à refaire, ou avec un mauvais plan peuvent mettre plusieurs mois à se vendre si le prix est injustifié. «Les biens de belles et grandes qualités, de charme, avec une identité affirmée se vendent au prix, ceux avec défauts sont négociables (parfois plus de 10% du prix de présentation). L’acquéreur est de plus en plus informé, il est avant tout à la recherche d’une fluidité pour une revente future.»
6. Les cryptos entrent en jeu
C’est un frémissement qui pourrait marquer le début d’une tendance. «La clientèle française d’entrepreneurs, de jeunes travaillant dans les nouvelles technologies, de jeunes ayant fait des investissements très profitables dans les cryptos, commence à apparaître», note Thibault de Saint-Vincent, président de Barnes. Et si certains peuvent acheter grâce aux cryptomonnaies, d’autres les utilisent pour régler leur transaction. Le réseau signale ainsi la vente d’un penthouse de 650 m² avec vues panoramiques sur les plages d’une valeur de près de 7 millions de dollars qui s’est négociée en Ethereum entre un vendeur français et un acheteur américain. Il est vrai que la principale ville de Floride permet déjà aux contribuables de régler leur taxe foncière en cryptomonnaie.
Services :
Heretique
Bel et bon, sauf la vulnérabilité de l’immobilier face à l’arbitraire du gouvernement. Et à tenir compte d’illiquidité de l’immobilier.
Yoknapatawpha
Bref c’est toujours pareil, pas trop d’affolement du marché du côté de Tourcoing 🙂
Flight92
Les riches avaient déjà de superbes résidences principales et secondaires bien avant le Covid. Ceux qui achètent dans le luxe aujourd’hui sont ceux qui possèdent déjà un appartement à 2 millions et qui souhaitent s’endetter pour acheter un hotel particulier à 4 millions. Or, il y a menace sur le nombre de biens en vente (faible) et les conditions de crédit qui se resserrent, pas seulement sur les taux mais sur le ratio d’endettement. Par ailleurs, la tendance de 2020 et 2021 avec une volonté d’espaces verts est aujourd’hui derrière nous. A l’approche des élections présidentielles il y aussi souvent un creux. J’ai signé un studio hier et mon notaire m’a affirmé que le marché était très calme à Paris, idem pour les crédits immobiliers. 2022 sera une année calme.

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