L'immobilier haut-de-gamme connaît de beaux jours dans la capitale, surtout pour les appartements avec espace extérieur. Le réseau Daniel Féau confirme cependant que la tension retombe sur les appartements familiaux avec trois chambres.
Par Olivier Cheilan
A Paris, l’immobilier haut de gamme continue à afficher une santé insolente en comparaison avec les "biens traditionnels" qui trouvent moins facilement preneurs, entraînant de légères baisses de prix depuis la crise sanitaire qui a fait se tourner davantage d’acheteurs vers des logements en dehors de la capitale bénéficiant d’une surface plus importante ou d’espaces extérieurs. Dans l’immobilier de luxe, les acquéreurs ont en effet plus facilement les moyens de se payer la proximité d’un parc, une pièce supplémentaire, une terrasse, voire un jardin, tout en restant dans la Ville Lumière ou dans la banlieue chic comme la proche couronne Ouest.
En conséquence, le segment des biens supérieurs à 3 millions d’euros affiche des records de transactions dans le réseau d’agences Daniel Féau et les délais de vente n’ont jamais été aussi courts pour les beaux appartements avec terrasse ou jardin, les hôtels particuliers des villas privées du 16e arrondissement ou les belles maisons de Neuilly, Boulogne, Saint-Cloud, Saint-Germain-en-Laye ou Versailles.
Le spécialiste de l’immobilier de luxe, qui est aussi le partenaire exclusif à Paris des agences Christie’s International Real Estate, souligne que cette progression s’est faite en l’absence des Américains, qui constituent traditionnellement son premier contingent d’acquéreurs étrangers. « Et, même si la clientèle du Moyen-Orient – notamment libanaise – a été présente, c’est la clientèle française résidente qui s’est substituée – et bien au-delà – aux acquéreurs internationaux, sur ce segment de l’immobilier de luxe », précise le groupe Féau. Déjà en 2020, la clientèle fortunée française avait compensé l’absence de beaucoup d’étrangers privés de voyages.
Féau confirme cependant que la catégorie inférieure des ventes d’appartements d’une valeur comprise entre 1 et 3 millions d’euros fait l’objet d’une progression plus modeste. Aujourd’hui, dans cette catégorie de prix, ce sont les produits d’exception avec vue, jardin ou terrasse plein ciel, qui se démarquent vraiment. Comme cet appartement familial de 163 m² à deux pas du parc Monceau (en photo) vendu 2,95 millions d’euros, soit 18.000€ le m² grâce à sa grande terrasse de 76 m².
Pour la première fois depuis plusieurs années, la tension retombe aussi sur les appartements familiaux avec 3 chambres entre 1 et 1,5 million d’euros, qui répondaient auparavant à un rapport très déséquilibré entre une offre réduite et une demande soutenue.
« Les confinements successifs ont très clairement modifié la manière dont nous appréhendons notre cadre de vie quotidien et nos exigences à son égard », explique le président du groupe Daniel Féau, Charles-Marie Jottras. De nombreux acquéreurs souhaitent en effet changer d’appartement afin de bénéficier de surfaces extérieures – terrasses, jardins – et/ou d’éléments de confort supplémentaires. Peu ont cependant les moyens de se payer ces attributs tout en restant dans Paris mais ceux qui le peuvent ont bien à l’esprit la valeur refuge de l’immobilier parisien lorsqu’il s’agit de tels biens exceptionnels…
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