Bien que de nombreuses familles aient quitté la capitale depuis la crise sanitaire, force est de constater que le pouvoir d’attraction de Paris demeure intact. C’est ce dont semble témoigner la progression des prix parisiens qui se poursuit certes plus lentement qu’auparavant, mais ne mollit pas. Jugez plutôt, le Baromètre LPI-SeLoger nous apprend que le prix de l’immobilier parisien se hisse à 11 496 €/m² au terme de 7,6 % de hausse sur un an !
Dans la Ville-Lumière, l’exode urbain (beaucoup de ménages ont délaissé la capitale pour s’établir dans des villes moyennes ou encore en grande périphérie, en quête de verdure et de prix plus accessibles, NdlrR) n’a pas échappé aux professionnels du secteur de l’immobilier. Pour autant, ces départs massifs (à la rentrée dernière, les écoles parisiennes ont accueilli 6 000 écoliers de moins qu’en 2020, NdlR) ne semblent pas avoir impacté durablement le marché immobilier de l’ex-Lutèce. Il y a – et il y aura toujours – des amoureux de la capitale en recherche d’un appartement, même si l’on relève désormais des contrastes parfois inattendus entre les tendances relevées dans les vingt arrondissements parisiens.
À la lecture des chiffres que nous recueillons tous les mois, on constate que la bonne santé du marché immobilier parisien se maintient bel et bien. Si l’on relevait une hausse de 7,3 % des prix de vente – signés – sur un an en octobre dernier, en novembre, au global, l’augmentation du prix immobilier à Paris atteint 7,6 % sur les douze derniers mois. Sur le trimestre écoulé, en revanche, on relève une baisse de 0,6 %.
L’explication peut se trouver derrière le changement d’attitude des acquéreurs. Le marché immobilier parisien semble moins tendu ces derniers mois dans la mesure où l’offre – tout en restant largement insuffisante – a légèrement progressé, les acquéreurs semblent désormais plus soucieux de l’état des appartements qu’ils visitent et ne surenchérissent plus sur tous les biens indifféremment. L’époque à laquelle il n’était pas rare que recenser dix acquéreurs en attente pour un même bien, où une offre était formulée dès la première visite et où plus personne ne se risquait à négocier serait-elle révolue ? Toujours est-il que la frénésie qui s’était emparée du marché immobilier parisien pourrait s’être apaisée. Les acquéreurs prenant davantage de temps avant de se positionner sur un bien, les vendeurs pourraient ainsi avoir perdu la position de force qu’ils avaient jusqu’alors,
100 % des arrondissement parisiens affichent une hausse du prix de leur immobilier. Mais ce qui frappe lorsque l’on regarde la carte des prix par arrondissement à Paris, c’est le contraste entre l’est et l’ouest de la capitale, mais aussi – dans une moindre mesure toutefois – entre le nord et le sud. Globalement, les prix immobiliers de l’est parisien évoluent plus rapidement que ceux de l’ouest en ce moment. De la même façon, les prix immobiliers des secteurs du sud parisien progressent plus vite que ceux du nord. Rappelons qu’historiquement, les prix de vente tendent à être plus élevés dans l’ouest parisien que dans l’est, plus populaire. Mais ça, c’était avant que la gentrification ne s’étende à l’ensemble de la Ville-Lumière…
La progression la plus importante a été relevée dans le nord-est parisien : le prix au mètre carré dans le 19e arrondissement de Paris enregistre 13,4 % de hausse sur un an. Il en va de même dans les 4e, 10e, 11e, 12e et 13e arrondissements avec des augmentations de prix qui oscillent entre 9 % et plus de 12 % sur un an. A l’inverse, le prix au m² dans le 8e arrondissement de Paris ralentit, il n’augmente que de 0,6 % sur un an en novembre (vs + 1,4 % sur un an en octobre dernier).
Certains professionnels observent actuellement un regain d’intérêt pour certains quartiers qui, alors qu’ils se contentaient autrefois de constituer un marché de report pour les Parisiens, sont désormais particulièrement recherchés. C’est notamment le cas du 11e et plus largement de tout l’est Parisien, considéré comme jeune, dynamique et décontracté (certains esprits chagrins ajouteraient « bobo »…). Bon nombre de ces secteurs sont désormais aussi prisés que le quartier du Marais pouvait l’être, il y a quelques années encore, et voient leurs prix de vente augmenter régulièrement. Très prisé, le 11e – pour ne citer que lui – a vu le prix de son immobilier accuser 9,7 % de hausse annuelle. Pour y devenir propriétaire comptez, en moyenne, 10 539 €/m².
Si les prix parisiens commencent tout juste à se stabiliser sur l’ensemble de la capitale, il n’en reste pas moins que dans certains arrondissements, ils progressent beaucoup plus vite que dans d’autres. C’est notamment le cas du 3e arrondissement qui a repris des couleurs, puisque les prix qui n’y avaient augmenté que de 0,8 % sur un an en octobre dernier, enregistrent 5,5 % de hausse sur un an en novembre. Le prix immobilier dans le 3e arrondissement de Paris culmine à 12 978 €/m². Dans le 9e arrondissement, la barre des 12 000 €/m² est franchie après une hausse des prix de 8,5 % sur les douze derniers mois.
Enfin, notons que trois arrondissements affichent – encore et toujours – des prix supérieurs à 14 000 €/m². Il s’agit du 7e arrondissement avec 14 792 €/m², du 6e arrondissement avec 14 602 €/m² et du 4e arrondissement avec 14 114 €/m².
Source : Baromètre LPI-SeLoger – novembre 2021
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