Nous avons rencontré Mickaël Abitbol, fondateur de Morriss Immobilier. Il nous dresse un panorama du marché parisien.

Comment se porte le marché immobilier parisien ?

Mickaël Abitbol : Contrairement à une idée couramment répandue, il n’y a pas de déclin du marché immobilier parisien. Bien au contraire, nous constatons, au niveau de nos agences, une hausse assez significative des transactions : notre chiffre d’affaires a ainsi bondi de près de 15% en 2021 par rapport à l’année précédente qui, il est vrai, s’était caractérisée par un certain attentisme et, au moment des confinements, par une paralysie. Par comparaison avec la période d’avant la crise, il y a effectivement moins d’acheteurs, pour autant de vendeurs. La tension qui prévalait s’est évaporée. Il en résulte un assainissement bienvenu du marché. En clair, nous observons une grande fluidité des transactions, quelles que soient les caractéristiques des appartements présentés à la vente, dès lors que le prix concorde avec ceux du marché. Beaucoup de propriétaires pensent encore, à tort, que le rapport de force penche de leur côté. Ce n’est pas le cas : les acheteurs ne craignent plus de négocier.

On parle beaucoup d’un exode des Parisiens vers la province…

M. A. : Le phénomène existe réellement mais il est loin d’être généralisé. Le plus souvent, le projet des clients qui quittent la capitale consiste à s’installer en banlieue, pour gagner en surface et en qualité de vie. C’est ainsi que nous observons depuis deux ans une hausse de la demande en proche couronne par rapport à Paris, en données relatives. Les Parisiens qui franchissent le périphérique recherchent la « pièce en plus » ainsi qu’un espace extérieur, comme un balcon. Mais l’engouement pour les biens avec un espace extérieur touche aussi Paris. Ainsi, les appartements de rez-de-chaussée avec terrasse ou jardin, qui n’avaient pas une grande cote d’amour avant la Covid-19, trouvent aujourd’hui facilement preneur.
Quel est votre pronostic pour les prix au mètre carré dans les mois qui viennent ?

M. A. : Un faisceau d’indices me fait penser que le marché immobilier parisien va renouer dans le courant de l’année 2022 avec ses points hauts, à proximité des 11 000 euros. Offrant toutes les garanties pour un placement locatif sécurisé, Paris attire les investisseurs. Autre catalyseur pour une hausse des prix : le retour progressif de la clientèle étrangère. De nombreux européens et américaines nourrissent le projet d’acquérir un pied-à-terre dans la Ville Lumière. Ils attendent la levée des restrictions sanitaires pour franchir le pas. Déjà, nous observons aussi un flux important d’achats réalisés par des acquéreurs d’origine chinoise. Actuellement, environ 5 % des transactions concernent cette clientèle dans notre réseau, alors que ce pourcentage était tombé à 2 % en 2020.

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