En France, le marché de l’immobilier de prestige est en plein essor depuis quelques années. Alors qu’il était jusqu’à présent surtout cantonné à la capitale, ce phénomène touche désormais l’ensemble de l’Hexagone.
Alors que la dynamique du marché du luxe se concentrait depuis plusieurs années sur la capitale, « la vague parisienne a vraiment rattrapé la province », affirme Alexander Kraft, Directeur Général du réseau Sotheby’s en France et à Monaco. Ces marchés obéissent toutefois à des considérations différentes puisqu’ils sont plutôt centrés sur des résidences secondaires. « On voit vraiment une hausse d’activité partout en France, même dans des marchés qui étaient très sinistrés », ajoute Alexander Kraft. « Pour la première fois depuis 7 ans, il y a un vrai rebond d’activité en Côte d’Azur et dans les stations de montagne. » « Une grande nouvelle pour moi, c’est la redécouverte de ces marchés par les Français. La Côte d’Azur, par exemple, on voit vraiment un retour des grandes familles françaises qui se réinstallent là-bas », conclut-il. « C’est un bon signe : c’est un marché plus stable et sain. » Du côté des prix, ils ont progressé sur beaucoup des marchés français. A Paris, la hausse va de 5 à 15 % selon la taille, l’état et la localisation du bien, tandis que dans certaines régions, de légères augmentations de 2 à 5 % (jusqu’à 10 % dans les métropoles) ont été relevées.
La dynamique du marché immobilier de prestige, autrefois cantonnée à Paris, touche désormais l’ensemble des régions françaises.
Le marché français de l’immobilier de luxe est très attractif depuis quelques années. Dans la capitale, les spécialistes des logements de luxe « sont obligés de faire des tirages au sort pour les visites, pour éviter qu’on se marche sur les pieds », affirme Richard Tzipine, Directeur Général du réseau Barnes, évoquant des biens à plusieurs millions d’euros qui sont vendus « à la deuxième ou troisième visite ». Le réseau a fait état d’une excellente année 2019, dans la lignée des bilans de ses concurrents dans l’immobilier de luxe, un marché de niche qui concerne généralement les logements de plus d’un million d’euros. Le montant global des ventes réalisées par Barnes en France a progressé de 15 % l’an dernier. Le groupe Daniel Féau a également fait « un petit peu mieux » qu’en 2018, tandis que Sotheby’s et Coldwell Banker ont annoncé des hausses respectives de 11 % et 17 %. « L’offre est limitée et il y aura toujours de la demande, française ou élargie », affirme Charles-Marie Jottras, Président de Daniel Féau, à propos du marché du luxe de Paris et ses environs, où se concentre l’essentiel de l’immobilier français de luxe en matière de résidences principales.
Le réseau Sotheby’s constate une diminution du nombre de transactions entre 10 et 50 M€, mais beaucoup plus de transactions entre 3 et 7 M€.
Cette attractivité du marché de prestige parisien est confirmée par l’enquête annuelle du réseau Barnes, qui place la capitale française en tête du classement des villes les plus recherchées par les plus grandes fortunes mondiales, devant New York, Tokyo, Los Angeles et Hong Kong. Ce n’est pas vraiment une surprise puisque Paris figurait déjà en bonne place depuis quelques années (5e en 2019). Cette première place n’étonne pas Thibault de Saint Vincent, Président de Barnes. « Nous le pressentions depuis quelques années. Paris allie l’intérêt historique et touristique et jouit d’une bonne santé économique. En outre, elle fait figure d’exception mondiale en « fêtant » sa 4e année consécutive de hausse des transactions et des prix, dépassant désormais les 10 000 € en moyenne par m² », affirme-t-il. « Dans le très haut de gamme, de plus en plus de ventes approchent, voire dépassent une autre barre symbolique, celle des 30 000 € le m² ». Lyon, 49e, est la 2e ville française du classement. Le volume des transactions y est resté élevé, avec une légère hausse des prix, qui oscillent entre 6 500 € le m² et 10 000 € le m² pour l’immobilier de prestige.
Si l’année 2019 a été très dynamique sur le marché français de l’immobilier de luxe, elle aurait pu l’être davantage sans les deux grands mouvements sociaux qui ont marqué les derniers mois (gilets jaunes et grève contre la réforme des retraites). « Sans ces deux facteurs, sans le moindre doute, les résultats auraient été encore plus élevés », a admis auprès de l’AFP (Agence France-Presse) Alexander Kraft, Directeur Général de Sotheby’s. Pour autant, ces mouvements sociaux n’ont pas découragé en masse les acheteurs immobiliers. Alexander Kraft constate notamment que les contretemps liés à la grève des transports n’ont fait que décaler des transactions immobilières dans le temps, et que 2020 s’annonce encore meilleure pour le marché que l’année précédente. « Vers la fin de l’année 2019, un nombre non négligeable de transactions a été décalé au premier trimestre 2020. En combinaison avec notre activité continue dans les premières semaines de cette année, nous avons déjà un très grand nombre de transactions sous compromis. Ceci nous amène à espérer que 2020 sera une véritable année record (…) sauf en cas de catastrophe majeure. »
« Les Français ont retrouvé leur confiance dans la pierre française, et achètent (…) pour surclasser leur résidence principale ou acheter des résidences secondaires, mais aussi pour des investissements stratégiques ».
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