Les ventes dans la capitale sont enfin reparties à la hausse, mais les prix ont continué à reculer. La maison en banlieue reste la grande gagnante du marché immobilier francilien. 
Par Sandra Mathorel
Avec 1,17 millions de transactions, soit une hausse des ventes de 15% par rapport à 2020, l’année 2021 a été exceptionnelle pour l’immobilier ancien ! C’est ce qui ressort du tout dernier bilan des notaires, publié ce 24 février. L’Île-de-France profite elle aussi de ce fort emballement du marché, mais pas forcément au niveau des prix. En 2021, plus de 182.000 ventes ont été enregistrées par les notaires de la région, soit un bond de 12% par rapport à l’année précédente (qui avait été une très belle année, malgré les mois de confinements).
Evolution des ventes en Île-de-France.Notaires du Grand Paris
Tous les recoins de la région ou presque sont gagnants. Même le marché parisien a retrouvé des couleurs après être resté un peu à l’écart, note les notaires du Grand Paris dans leur toute dernière note de conjoncture. Les volumes de ventes ont bondi de 16% de 2020 à 2021. Pour autant, les prix, eux, ne sont pas repartis à la hausse. Ils ont même baissé de 1,6% sur un an, pour s’établir à 10.600 €/m2 en moyenne, ce qui ne s’était pas vu depuis 2015 ! 
Les prix par arrondissement à Paris Notaires du Grand Paris
« Par rapport au point haut de novembre 2020, les prix au mètre carré dans la capitale perdraient 310 euros et 2,9% en un an et demi, d’après nos avant-contrats », dévoilent les notaires, qui pensent que c’est justement ce fléchissement qui a permis le retour des acheteurs. Mais, pas à n’importe quel prix pour autant. « Avant, tout se vendait. Aujourd’hui ce n’est plus le cas, prévient Michel Platero, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) du Grand Paris. Les biens avec gros défaut font baisser les prix : un étage peu lumineux, un rez-de-chaussée, une rue bruyante, une absence de balcon ».
Evolution des ventes par arrondissement. Notaires du Grand Paris
Comme dans d’autres métropoles, les parisiens franchissent le périphérique pour vivre en première ou en deuxième couronne. Si la région fait un peu moins bien qu’au niveau national (+15% de ventes en régions), son marché est en revanche lui aussi dopé par la demande de maisons. « Le volume de ventes des maisons a augmenté de 20 % par rapport à la moyenne des dix dernières années et celui des appartements de 18 % », précisent les notaires du Grand Paris. Désormais, une vente sur trois concerne une maison en Île-de-France ! Elles s’arrachent dans toute la région : +13% de ventes en petite couronne, Seine-Saint-Denis en tête (+16%), et +12% en grande couronne, un record, avec l’Essonne en pole position (+18% de transactions).
Sans surprise, les hausses de prix les plus fortes s’observent sur les maisons : +7% sur un an à fin 2021. A titre d’exemple, il faut désormais débourser 757.200 euros en moyenne pour une maison à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne, +4,2%), 689.000 euros à Antony (Hauts-de-Seine, +16,7%), 535.000 euros à Houilles (Yvelines, +7%) ou encore 350.000 à Chelles (Seine-et-Marne, +5,6%). De tous les départements franciliens, les Hauts-de-Seine (92) reste le plus coûteux (734.600 euros en moyenne pour une maison), tandis que les Yvelines (78) est celui où les prix des pavillons ont le plus flambé (+8,2%). L’Essonne (91) et le Val-d’Oise (95) sont les plus abordables (3.000€/m2 en moyenne).
 Maisons en grande couronneNotaires du Grand Paris
Depuis décembre, le marché présente toutefois des signes d’accalmie, ont révélé les notaires. Au quatrième trimestre 2021, il s’est vendu 20% de logements en moins qu’au dernier trimestre de 2020, lequel avait toutefois bénéficié d’un effet de rattrapage après les confinements. « Mais, le ralentissement est bien là », préviennent les notaires, ce qui pourrait donner lieu à terme à un coup de frein sur les prix.
« L’immobilier de prestige est redevenu une vraie classe d’actifs essentielle. Les plus aisés possèdent au moins une maison de vacances en plus de leur résidence principale, sans compter les pied-à-terre pour eux-mêmes ou pour leurs enfants dans leurs grandes villes de prédilection », se réjouit Thibault de Saint Vincent, président du réseau immobilier haut-de-gamme Barnes. Après une année 2020 en demi-teinte, Paris a retrouvé de l’attrait aux yeux des plus fortunés, « grâce au Grand Paris express et aux jeux olympiques de 2024 ».La capitale française est ainsi remontée à la cinquième place des villes les plus recherchées (en septième position un an avant), selon leur classement annuel, le Barnes city index, établi sur trois critères : cadre de vie, services essentiels (écoles, universités, lieux culturels…) et la potentielle plus-value à la revente. Les ventes y ont fait un bond de 55% par rapport à 2021 et de 30% par rapport à 2019 ! La plupart des ventes concernent des biens de 1,2 à 2,5 millions d’euros. Ces acheteurs bien particuliers n’achètent pas n’importe quoi pour autant. « Les logements avec défauts mettent plus de temps à se vendre, contrairement à l’avant-crise, et accusent une baisse de prix de 10 à 20 % », constate Barnes. Eux aussi recherchent en priorité un bien avec espace extérieur et sont désormais plus exigeants. « Nous venons une maison tous les deux mois dans le XVIe arrondissement, note l’agence parisienne. C’est vraiment un segment qui marche fort ! ». L’autre grand gagnant de ce marché de niche est le département… des Yvelines (Versailles, Saint-Germain-en-Laye, Le Vésinet…), désormais plébiscité par rapport aux Hauts-de-Seine. 
Sandra Mathorel
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