Après Lacoste, Foot Locker, Dior ou Saint-Laurent, d'autres enseignes, en particulier de sport et de luxe, veulent installer leurs boutiques sur les Champs-Elysées. Elles misent sur la célèbre avenue comme vitrine de choix au moment des Jeux Olympiques qui se dérouleront à Paris à l'été 2024.
Par Elsa Dicharry
Les Jeux Olympiques n'auront lieu à Paris que dans deux ans, à l'été 2024. Mais sur les Champs-Elysées, les spécialistes de l'immobilier commercial observent déjà un effet JO.
« Avec les JO, toutes les caméras du monde vont être braquées sur les Champs-Elysées. C'est pourquoi des marques, en particulier dans le domaine du luxe et du sport, regardent aujourd'hui cette artère avec intérêt », indique ainsi Christian Dubois, directeur du département commerce de Cushman & Wakefield. « Les Jeux créent une perspective pour les marques. Certaines veulent être de la fête. Il y a une excitation », confirme Vianey d'Ersu, directeur adjoint du département commerce chez Knight Frank France.
Bien sûr, un emplacement sur l'avenue, très fréquentée, permet aux enseignes d'espérer un volume de ventes important. D'autant qu'après des mois difficiles liés à l'épidémie de Covid-19 , les touristes et les travailleurs du quartier sont de retour. « Mais c'est surtout une vitrine, poursuit le spécialiste de Cushman & Wakefield. Son image avait été très dégradée par le mouvement des « gilets jaunes, on est en train de l'oublier ».
Fin juin, la plateforme de vidéos Netflix a ouvert un magasin éphémère sur l'avenue, sur le thème de la série à succès « Stranger Things ». « C'est un bon exemple de cet aspect vitrine. Quand une marque ouvre un point de vente sur les Champs-Elysées, ça crée toujours l'événement », estime David Bourla, directeur des études chez Knight Frank France.
Pouvoir d'achat : la hausse des loyers commerciaux va aussi être plafonnée
En outre, les Champs-Elysées vont bénéficier d'un programme d'embellissement avant les Jeux Olympiques avec notamment la rénovation des trottoirs, la remise en état du mobilier urbain et la plantation d'arbres. De quoi les rendre plus attrayants.
Pour les enseignes qui veulent être fin prêtes dans deux ans, c'est maintenant que tout se prépare : trouver le bon emplacement, obtenir les autorisations administratives, réaliser d'éventuels travaux, former du personnel… Cela prend bien dix-huit mois. C'est pourquoi « il y a pas mal de discussions en cours », indique Vianey d'Ersu.
Certaines marques ont pris de l'avance. Lacoste s'était installé en mai au numéro 50 de l'avenue . L'américain Foot Locker quitte le numéro 66 pour ouvrir très prochainement au 36, dans un navire amiral encore plus spacieux. Toujours dans l'habillement sportif, le canadien Lululemon s'apprête à signer une prise à bail par l'entremise de CBRE.
Immobilier commercial : le réveil des Champs-Elysées à l'épreuve de la crise
Plusieurs projets dans le luxe sont aussi bien avancés. Saint-Laurent inaugurera une boutique l'an prochain au 123. Dior a porté son dévolu sur l'ancien immeuble HSBC au 103. Louis Vuitton a lancé une extension de son magasin du 101 et a ouvert, pendant les travaux, au numéro 100, dans l'ancien magasin Samsung et précédemment Marks & Spencer.
« Sur les Champs-Elysées, les grands groupes de luxe essayent de cibler une clientèle plus jeune et plus connectée. L'artère a un positionnement moins exclusif que l'avenue Montaigne par exemple », note David Bourla,
Pour toutes ces enseignes qui veulent s'installer sur l'artère, il y a une dizaine d'emplacements disponibles, selon Cushman & Wakefield. « Un stock s'est constitué à cause du Covid. Le taux de vacance est actuellement de 10 % sur l'avenue. Mais je suis à peu près certain que dans quelques mois, il se situera entre 0 et 5 % », indique Vianey d'Ersu, chez Knight Frank.
Conséquence de cet intérêt renouvelé pour les Champs-Elysées : les valeurs locatives remontent, même si elles ne sont pas encore revenues à leur niveau d'avant la crise sanitaire – qui était cependant particulièrement élevé.
Les Champs-Elysées retrouvent leur superbe avant les autres grandes artères européennes
Elsa Dicharry
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