La barre des 10 000 € le m2 à Paris a été franchie, en août, ont annoncé ce jeudi les notaires du Grand Paris. Un seuil symbolique maintes fois annoncé depuis janvier qui n’attendait que cette officialisation. Mais que disent ces prix des évolutions de la population à Paris? Le Parisien vous propose de mettre cette évolution du marché immobilier, jusqu’au deuxième trimestre 2019, en parallèle avec d’autres indicateurs fournis par l’Insee. Si comparaison n’est pas raison, il est intéressant de voir quelques convergences.
Au deuxième trimestre 2019, les chiffres précis les plus récents, le m2 s’affichait en moyenne au prix de 9 890 €, avec des fortes disparités selon les arrondissements, voire même les quartiers. Ainsi, il s’établissait à 12 360 € dans le Ier arrondissement, contre 8 220 € dans le 19e. Dans le VIe arrondissement, le plus cher, le m2 s’envolait à 13 920 €. Et dans ce même arrondissement, il pouvait monter jusqu’à 17 040 € (!) à Odéon. Dans le quartier le moins cher, celui de La Chapelle, on s’achetait un m2 à 7 470 €.
En un an, le prix à Paris a augmenté de 6,3 %. Il y a cinq ans, au premier trimestre 2014, le prix moyen au m2 était de 8 130 €, soit une augmentation du prix sur cette période de presque 2,7 %. Depuis 2009, il a augmenté de 57 % ! Plus fou encore : celui qui a acheté son appartement au début du siècle, dans la capitale, à 2 840 € le m2, a vu la valeur de son bien prendre… 248 % !
Stop ou encore? Il n’y a pas de raison pour que la hausse des prix s’arrête. Selon les indicateurs de Meilleurs Agents, présentés mardi lors d’une conférence de presse, la tension immobilière reste forte : il y a 26 % d’acheteurs de plus que de vendeurs dans la capitale (contre 12 % dans son aire urbaine). Meilleurs Agents prévoit une hausse des prix de 6 % pour les douze mois à venir, soit autant que pour les douze mois précédents. La baisse du chômage mais aussi les taux bas, qui devraient le rester au moins jusqu’à la fin de l’année, continuent de dynamiser le marché. Les notaires prévoient même, pour octobre, un prix au m2 de 10 280 €!
Depuis 2000, la part des 60 ans et plus a augmenté dans la capitale, passant de 18,8 % au début du siècle à 22,1 % (plus de 78 000 personnes, en absolu). Dans le même temps, la part des 20-59 ans est passée de 61,9 % à 58,6 %, représentant plus de 55 000 personnes en moins. On constate que plus les prix augmentent, plus le phénomène s’accentue.
Cela s’explique par l’envie d’acheter de certains chez les moins de 60 ans. Avec des prix si élevés à Paris, ils ne peuvent qu’en sortir pour réaliser leur projet. Les loyers, toujours plus chers, peuvent aussi être un frein à rester ou s’installer à Paris. Les plus anciens ont, eux, déjà acheté leur logement depuis de nombreuses années.
Les prix élevés ont chassé les employés et ouvriers, au bénéfice de professions ayant un pouvoir d’achat plus fort. Ainsi, entre 2007 et 2016, le nombre d’ouvriers à Paris a baissé de 17 % (de 97 500 à 80 000) et celui des employés de 9,7 % (de 254 000 à 230 000).
Dans le même temps, le nombre d’artisans, commerçants et chefs d’entreprise a augmenté de presque 11 % (de 55 700 à 69 000) et celui des cadres et « professions intellectuelles supérieures », selon la dénomination de l’Insee, de 7,9 %.
Acheter à Paris avec ces prix faramineux devient inaccessible au commun du mortel. Et les familles avec enfants, possiblement en quête d’un projet immobilier, ou d’un espace plus grand, quittent la capitale. Selon Meilleurs Agents, la plupart des Parisiens ne peuvent s’acheter qu’un 22 m2 et 24 % de la population seulement peut s’acheter un 36 m2.
Ainsi, le nombre de familles dégringole. En hausse jusqu’en 2011, le nombre de couple avec enfant(s) est passé de 780 978 à 754 189 en l’espace de six ans (- 3 %). C’est un des phénomènes qui expliquent que Paris perd des habitants.
Après les conséquences, la cause ? Vraies résidences secondaires ou location saisonnière type Airbnb, une chose est sûre, le nombre de logements inoccupés à l’année a augmenté de 58 % entre 1999 et 2016. On en comptait 119 943 il y a trois ans, ce qui représentait plus de 8 % du parc parisien. Nul doute que des chiffres plus récents auraient montré une accentuation du phénomène.
Entre 2011, l’année précédent le lancement d’Airbnb en France, et 2016, le nombre de « résidences secondaires » a augmenté de 49 % (28 108 en valeur absolue). C’est autant de logements retirés de la location traditionnelle ou de la vente, ce qui fait de fait une pression sur les prix. Jusqu’à quand ?
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