Le secteur du luxe se réinvente au gré des demandes et du contexte économique. Nous faisons le point avec Jérôme Pohier, directeur marketing des agences Michael Zingraf Real Estate, leader de l’immobilier de prestige sur la Côte d’Azur et la Provence, dans un podcast SeLoger.
Le bien immobilier de luxe, si l’on tient compte de la définition d’un dictionnaire, caractérise un bien coûteux, raffiné et somptueux, mais Jérôme Pohier considère que le prix est en réalité la conséquence du luxe et non l’inverse. « On peut donc trouver du luxe dans divers produits, à commencer par la magnifique villa en front de mer, avec des matériaux extraordinaires. » Mais le luxe ne caractérise pas que les biens les plus chers et l’on peut trouver un mas en Provence composé de belles pierres, avec de l’authenticité, de belles superficies, un parc arboré. « Les prix ne sont alors pas ceux que l’on a l’habitude de trouver, notamment sur les biens prestigieux de la Côte d’Azur et, pour autant, le produit aura toutes les caractéristiques du produit de luxe. Le calme et la quiétude représentent également un certain luxe aujourd’hui ».
Le budget est variable : une personne peut détenir un bien de luxe à 5 millions d’euros alors que son voisin détiendra un produit de luxe à 25 millions d’euros. « C’est en réalité une somme de caractéristiques qui permet d’identifier un bien de luxe et cela ne tient pas uniquement au prix », assure Jérôme Pohier.
Le produit parmi le plus demandé dans le secteur du luxe demeure les propriétés en front de mer. C’est notamment le cas sur la Côte d’Azur « et la crise sanitaire a modifié les critères de sélection : les mas, l’authenticité de la vieille pierre, les biens typiquement provençaux ont le vent en poupe ». Jérôme Pohier observe notamment une hausse importante de la demande sur des biens situés dans l’arrière-pays Grassois. Le télétravail amène également des envies d’espace, des aspirations à profiter d’une pièce supplémentaire et une dépendance pour loger la famille et les amis.
Baromètre des prix de l’immobilier de prestige, Belles Demeures, juillet 2020.
Jérôme Pohier indique que les « prime locations », à savoir les secteurs qui ont le plus la cote, demeurent Saint-Jean-Cap-Ferrat, Saint-Tropez, Cap d’Antibes, Cannes. Mais il relève également une hausse des demandes sur le pays Grassois, de Mougins à Grasse, « qui abritent des établissements plus authentiques, des vieilles pierres avec plus d’espaces verts et des grands jardins ».
La demande de biens de luxe sur le premier semestre 2021 par rapport au premier semestre 2020 est en nette hausse d’après Jérôme Pohier et ces demandes proviennent majoritairement d’acquéreurs du nord de l’Europe : Belgique, Danemark Norvège, Suède, Allemagne. Mais le directeur marketing observe également un regain d’intérêt provenant des acquéreurs américains et canadiens.
Plusieurs facteurs permettent de dessiner des perspectives pour l’immobilier de prestige. Jérôme Pohier indique qu’il s’agit de suivre les tendances économiques globales : beaucoup d’efforts sont effectués par les banques centrales pour maintenir l’économie à flot. Il ajoute également que certaines problématiques peuvent dessiner une tendance particulière, à commencer par la raréfaction de certains produits qui va inévitablement entraîner des conséquences sur les prix. Le deuxième point réside dans l’inflation qui s’observe depuis quelques semaines sur les matières premières qui impactent également la construction. « Les matériaux de type aluminium, plaque de plâtre, etc, menacent le déroulement de 8 chantiers sur 10 ».
40 % des porteurs de projets d’achat immobilier premium pensent que le moment est bien choisi pour acquérir un bien de luxe.
Baromètre des prix de l’immobilier de prestige, Belles Demeures, juillet 2020.
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